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La disparition du sable, 2021.icon

Expositions personnelles - Artefact project space, Paris.

Artéfact Project Space présente du 8-31 juillet 2021 sous le commissariat de Pauline
Lisowski l’exposition personnelle de Maud Louvrier Clerc « La disparition du sable ».


« Avez-vous déjà ressenti cette communion, cette sensation d'être née ici, dans l’océan ? Avez-vous
déjà éprouvé cette évidence d'avoir été poisson avant d'avoir été humain, que vos mains étaient
palmées, vos jambes nageoires ? Devant vous, les longues dunes de sables ondoient au rythme des
vagues, dans le doux silence d’une lumière d’un bleu infini. Quand je suis née, mes mains étaient
palmées, mes jambes nageoires. Mon corps ondulait aux rythmes des vagues, mes yeux grands ouverts
scrutaient l’horizon, bleu infini traversé de lumières. Avez-vous déjà ressenti cette merveilleuse
sensation d’être née ici, dans l’océan ? Avez-vous déjà perçu cette évidence d’avoir été poisson avant
d’avoir été humain.e ? » extrait de l’interview de l’artiste par la commissaire d’exposition.


L’exposition personnelle de Maud Louvrier Clerc « La disparition du sable » une série d’aquarelles
représentant des paysages sous-marins où sont emprisonnés des cristaux de sels marins. Leurs
réactions chimiques font vibrer les pigments offrant des variations de bleus, gris, jaunes, verts et noirs,
qui se transforment en écume de mer formant des volumes qui viennent tels des rochers créer une
déambulation de l’eau et du regard. La plasticienne nous invite à plonger et poursuit ici son évocation
de l’évolution.


« La disparition du sable » évoque à la fois l’érosion naturelle et l’exploitation humaine d’une ressource
aujourd’hui convoitée : le sable. Dans ces œuvres, Maud Louvrier Clerc produit des couches
pigmentaires qui s’inscrivent dans un mouvement naturel de va et vient sur le papier laissant leurs
empreintes en se retirant, telle la marée sur la plage. Notre regard fini par se perdre dans la notion des
dimensions de l’infiniment petit du grain de sable et de l’infiniment grand des iles qui semblent se
dessiner. Dans ce travail de déconstruction, notre nouvelle définition même du sable, nous permet de
voir les liens de cause à effet entre sa disparition et la destruction annoncée des littoraux. La
plasticienne s’est inspirée des nombreux documentaires évoquant comment le sable est devenu en
quelques décennies une matière de plus en plus précieuse. Donnant même naissance à de véritables
mafias qui en contrôle dorénavant le commerce.


La fragilité des œuvres ici présentés dont les cristaux de mer peuvent en cas de frottements violents se
détacher du papier (ceux-là n’ayant pas été collé et adhérant juste naturellement via les pigments
naturels présents dans l’aquarelle) renvoi aux précautions que nécessite l’utilisation du sable marin
utilisé comme matière première dans le bâtiment. Les sables extraits font l’objet de traitements plus
ou moins élaborés selon leur destination et selon leur teneur initiale en sel et coquillage qui varie
fortement selon la nature du sable. En effet, une présence trop importante risque d’entraîner la
corrosion des aciers du béton armé et aboutira à une baisse de la performance de la structure dans la
durée et à une vulnérabilité forte sous séisme.


Prolongations de l’exposition jusqu’au 31 septembre 2021